- immérité
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• 1455, repris 1794; de 1. in- et mérité♦ Qui n'est pas mérité. ⇒ indu, injuste. « une dégradation imméritée et de laquelle il est impossible de se relever » (Balzac). Honneurs immérités, qui ne doivent rien au mérite. ⊗ CONTR. Mérité.Synonymes :- injuste- injustifiéContraires :- juste- méritéimmérité,éeadj. Qui n'est pas mérité.⇒IMMÉRITÉ, -ÉE, adj.A. — Qui n'est pas mérité. Blâme, chagrin, châtiment, échec, mal, malheur, mépris, reproche, supplice immérité; défaveur, défiance, honte, misère, offense, sanction imméritée. C'est là, je le suppose, un outrage immérité. Mais chacun sait que la force des préjugés est grande et qu'à notre insu ils peuvent nous fausser l'esprit, nous induisant à tenir pour bons tous les arguments qui les favorisent et pour nul tout ce qui leur paraît contraire (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 446). La conduite de mon père à mon égard gardait ce quelque chose d'arbitraire et d'immérité qui la caractérisait, et qui tenait à ce que généralement elle résultait plutôt de convenances fortuites que d'un plan prémédité (PROUST, Swann, 1913, p. 37).B. — Qui n'est pas dû au mérite. Honneur, prestige, titre, triomphe immérité; chance, fortune imméritée; biens immérités :• Il me dit sans rire qu'il préfère Beethoven à Debussy, que Debussy a un succès immérité, que ce qu'il fait est habile, mais « monotone », que Pelléas « c'est toujours la même chose », que le drame de Maeterlinck roule sur de petits événements de l'âme qu'il est inutile d'illustrer musicalement, etc... bref des propos de concierge.RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 166.Prononc. et Orth. : [im(m)
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1er tiers XVIe s. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Bruxelles 10511, VI, IV, 2 ds GDF. Compl.) - 1587 (Discours de l'ame ds R. Philol. fr., t. 45, p. 142); à nouv. 1794 (POUGENS, Vocab. de nouveaux privatifs français, s.v. mérité), puis 1829 (Journal des débats, I, p. 193). Dér. de mérité; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 101.
immérité, ée [i(m)meʀite] adj.❖1 Qui n'est pas mérité. ⇒ Injuste. || Reproches, malheurs immérités.0 Même à l'heure où elle se manifestait par cette grâce, la conduite de mon père à mon égard gardait ce quelque chose d'arbitraire et d'immérité qui la caractérisait, et qui tenait à ce que généralement elle résultait plutôt de convenances fortuites que d'un plan prémédité.Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 37.2 Qui ne doit rien au mérite. || Triomphes, honneurs immérités. || Un succès en partie immérité.❖CONTR. Mérité.
Encyclopédie Universelle. 2012.